Nous étions le 18 octobre 2025 six enseignants (Mme Laffargue, Mme Frebault, Mme Clerc, M. Hamitouche, M. Laouedj ainsi que moi-même, M. Potschke, qui organisais la sortie), une dizaine de parents d’élèves pour accompagner près de 35 élèves à Paris pour la traditionnelle sortie d’automne dans le Quartier Latin.

Après nous être retrouvés un peu avant neuf heures devant le collège Paul-Langevin pour le rappel des consignes, nous avons pris la direction de la gare de Mitry-Claye, où nous avons emprunté le RER B pour Gare du Nord, puis la ligne 7 du métro parisien en direction de Place Monge. Là, nous nous sommes mis en marche vers la première visite de la journée : la Grande Mosquée de Paris. Nous y arrivions un peu avant onze heures.

Âgée de 99 ans, la Grande Mosquée de Paris est la plus vieille mosquée de France métropolitaine : l’occasion pour moi d’expliquer aux élèves l’histoire de sa construction, décidée pour rendre hommage aux soldats musulmans ayant combattu pour la France. L’occasion aussi d’expliquer quelques notions de l’architecture islamique (les motifs géométriques, l’importance de la calligraphie, les couleurs), et de revenir sur le programme de français de sixième sur les Grands Textes fondateurs, et de sixième et de cinquième sur les monothéismes abrahamiques (les religions qui croient au dieu unique des monothéistes : le judaïsme, le christianisme, l’islam).

Nous avons pu passer plus d’une heure dans la Grande Mosquée, à découvrir les patios, le grand minaret de 33 mètres, la tombe de Si Kaddour ben Ghabrit, derrière la mosquée, et même une exposition de tableaux des plus belles mosquées du monde dont l’auteur, présent, était ravi que les élèves puissent la découvrir !

Mais déjà les ventres grondaient : nous nous sommes mis en route vers le magnifique Jardin du Luxembourg où les élèves ont pu, après avoir piqueniqué, prendre part en semi-autonomie à une chasse aux statues : 25 statues, en lien avec les programmes du collège, étaient à découvrir parmi la centaine que l’on peut y admirer. Bien entendu, aucun groupe n’y parvient jamais, mais cette année, l’un d’eux a réussi la belle performance d’en découvrir 17 ! La chasse aux statues est surtout un excellent moyen de permettre aux élèves de découvrir le plus beau parc de Paris (et peut-être même du monde). Un parc si riche, foisonnant et extraordinaire qu’il ne pourra jamais être découvert en une fois : il faudra y revenir. Maintenant, vous connaissez la route !

Nous étions attendus à 14h00 au Panthéon : nous nous y sommes certes rendus un peu en retard, mais nous avons eu l’incroyable surprise d’y être accueillis par une ancienne élève du collège Paul-Langevin !

Après avoir accédé au Panthéon au gré de files diversement rapides, nous avons pu découvrir tout d’abord l’étonnant Pendule de Foucault. M. Laouedj et moi avons pu expliquer aux élèves que cette petite boule dorée, suspendue au plafond du Panthéon, n’est rien moins que la preuve que la Terre tourne !

Dans un premier temps, découverte de la magnifique coupole, des statues, des fresques aussi. Dans un second temps : plongée dans la crypte, où Robert Badinter vient d’être inhumé. Mais où nous avons aussi retrouvé des tombeaux importants : celui de Victor Hugo (mon auteur préféré !), de Voltaire et de Rousseau qui ironiquement se font face ; de Louis Braille ; de Simone Veil ; de Jean Moulin, d’Émile Zola, de Marie et Pierre Curie… et enfin de Paul Langevin, l’important pédagogue qui a donné son nom à notre collège !

Plus d’une heure plus tard, nous rejoignions l’église Saint-Étienne-du-Mont, juste en face du Panthéon… mais il s’y tenait une cérémonie de mariage ! Nous avons alors pris alors, guidés par Mme Frebault, la direction de l’université de la Sorbonne, la deuxième plus ancienne d’Europe et symbole de l’enseignement universitaire. Plusieurs élèves ont même pu échanger avec des étudiants ! Tout cela sous la figure tutélaire du plus grand écrivain du monde, Victor Hugo, dont la statue nous surplombait sous la tour de l’horloge, en parallèle de l’un des plus grands scientifiques de l’Histoire, Louis Pasteur.

Après une vingtaine de minutes, nous reprenions la route de l’église Saint-Étienne-du-Mont, que les mariés et leurs invités venaient de quitter. Nous avons donc pu, pour finir la journée, découvrir l’architecture d’un lieu de culte chrétien et ses spécificités : les vitraux, les reliquaires (comme celui de sainte Geneviève, la sainte patronne de Paris pour les catholiques), les représentations de Jésus-Christ crucifié (mort sur une croix), de sa mère Marie, des anges, des passages de la Bible comme celui de l’Arche de Noé – Noé qui, selon ce vitrail, a manqué de faire venir sur son bateau une deuxième licorne !

Nous avons aussi pu découvrir l’organisation de la religion chrétienne, et ses rites, notamment celui de la confession à travers la découverte d’un confessionnal – confession… comme le titre de la première autobiographie moderne, celle de Rousseau, dont nous venions de voir la tombe et que les élèves de troisième connaissent bien !

Mais voilà, sans y prendre garde, il était plus de 17 heures et nous étions en retard ! Nous avons vite pris la route du RER B à la station Luxembourg, pour attraper un train pour Mitry. À ce moment-là, la fatigue commençait vraiment à se faire sentir. Alors que nous n’avions marché qu’une quinzaine de kilomètres !

Nous sommes arrivés en gare de Mitry-Claye avec seulement une trentaine de minutes de retard ; là, les parents nous attendaient. Dernier pédibus vers le collège pour les autres et, enfin, gros dodo très mérité pour tout le monde (sauf moi qui reprenais le sens inverse, et mes collègues qui reprenaient la route de leurs maisons) !

Merci à toutes et à tous pour votre sérieux, votre énergie, votre curiosité.

Merci à mes très précieux collègues qui, bénévolement, acceptent très souvent de se joindre à moi pour mes projets un peu fous et surtout très ambitieux.

Merci aux parents de nous confier leurs enfants, et aux enfants de nous suivre loin de leurs parents.

Merci aux parents présents : votre présence est toujours infiniment appréciée, et de partager ces moments avec vous est toujours un grand plaisir. Vous nous donnez de la force, c’est précieux.

Merci une dernière fois à notre très belle, très sérieuse, très investie cohorte de soixante élèves : vous êtes les meilleurs !